Enquête sur le crash en Ukraine du vol MH17 en juillet 2014

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http://www.aeronewstv.com/fr/evenements/crash/4198-mh17-le-missile-provenait-bien-dune-unite-militaire-russe.html

Extrait

Le missile qui a abattu le Boeing 777 de Malaysia Airlines au-dessus de l’Ukraine en juillet 2014 provenait bien d’une unité militaire russe basée à Koursk (Russie).

 

Un autre extrait du journal Le Monde du 26-05

MH17 : les enquêteurs internationaux désignent une unité de l’armée russe
Jean-Pierre Stroobants
L’avion de la Malaysia Airlines avait été abattu, en 2014, en Ukraine
BRUXELLES – bureau européen
L’équipe d’enquêteurs internationaux (JIT) qui poursuit ses longues investigations sur le crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines, le 17 juillet 2014, a franchi une nouvelle étape, jeudi 24 mai. Confirmant ce qu’indiquaient depuis des mois des sources officieuses, ces experts néerlandais, ukrainiens, malaisiens, australiens et belges ont révélé que le missile Buk qui avait frappé l’appareil dans l’est de l’Ukraine, causant la mort de 298 personnes, appartenait à une unité de l’armée russe, la 53e brigade antiaérienne, basée à Koursk.

Depuis l’automne 2016, le missile avait été clairement identifié. Il avait, selon les enquêteurs, été acheminé le 16 juillet 2014, veille du crash, à partir du territoire russe vers la frontière ukrainienne. Un convoi transportant l’appareillage – délesté d’un missile – avait effectué le chemin inverse, le 18 juillet. Le site d’investigation Bellingcat avait, lui, déjà évoqué le rôle de la 53e brigade.

Il reste à déterminer quels sont les auteurs du tir. L’enquête, qui serait désormais « dans sa phase finale », selon son chef néerlandais, Fred Westerbeke, ne permettrait pas encore d’avancer des noms. Une centaine de suspects ayant joué un « rôle actif » dans l’affaire serait toutefois identifiée. Et deux d’entre eux, désignés pour le moment par des noms de code, seraient particulièrement ciblés, des comptes rendus d’écoutes ayant permis de préciser leur rôle.

Enquête « politiquement motivée »

Les autorités russes, qui se sont opposées à la création d’un tribunal spécial de l’ONU appelé à juger les coupables, ont constamment démenti leur implication. L’armée russe a répété, jeudi, qu’« aucun missile russe » n’a franchi la frontière russo-ukrainienne, et Vladimir Poutine, interrogé le même jour lors de sa conférence de presse avec Emmanuel Macron, a prétendu ne pas savoir « de quel avion il est question », avant de rendre l’Ukraine coupable de ne pas avoir fermé son espace aérien. Moscou dénonce une enquête « politiquement motivée » et désigne les forces armées ukrainiennes comme responsables du tir – alternativement en concédant le tir d’un Buk et en évoquant le rôle d’un avion de chasse ukrainien.

Un an plus tard, les enquêteurs internationaux contredisaient ces versions, citant le lieu présumé du tir : un champ proche du bourg de Pervomaïski, dans une zone occupée par les forces prorusses. Qui n’auraient pas été en mesure d’effectuer, seuls, la mise à feu de l’engin, affirmaient les experts.

Les commanditaires seront-ils un jour identifiés, et quand ? A ces deux questions, ni l’équipe d’investigation ni le gouvernement néerlandais, soumis à la pression d’une opinion impatiente qui exige la justice pour ses 193 compatriotes victimes du crash, ne répondent. Le gouvernement de Mark Rutte – qui a anticipé son retour d’une mission commerciale en Inde, jeudi, pour évoquer l’affaire avec ses ministres – maintient que le procès de tout suspect arrêté dans le cadre de cette affaire aura lieu aux Pays-Bas. Pour le reste, on note une incertitude parmi les cinq pays du JIT quant à l’attitude à adopter à l’égard de la Russie, souligne un diplomate.

Les familles néerlandaises, quant à elles, ont adressé une lettre ouverte au « peuple russe », via le quotidien Novaïa Gazeta, et appelé son gouvernement à « coopérer entièrement avec les enquêteurs internationaux ». Elles dénoncent la « campagne vile et trompeuse » menée dans les médias russes.