La Chine vers la lune

Extrait du journal Le Monde:

Auteur de plusieurs livres sur l’aventure spatiale de la Chine, Philippe Coué estime que « le but de la mission est avant tout technologique, comme pour la plupart des missions Chang’e. Il s’agit de montrer qu’on maîtrise les techniques. Les étapes sont franchies l’une après l’autre : j’ai appris à tourner autour de la Lune avec les orbiteurs Chang’e-1 et 2, j’ai appris à me poser et à faire rouler un rover avec Chang’e-3 et 4. Et maintenant je passe au niveau suivant, j’apprends à revenir de la Lune ».

A bien y regarder, Chang’e-5 n’est rien d’autre qu’une mission Apollo en réduction – mais sans humain à bord. Un module de service convoie un train spatial composé de trois autres éléments. Tout d’abord un atterrisseur, semblable à celui des deux précédentes missions. Son bras robotisé ramassera des échantillons de sol, le fameux régolithe lunaire pulvérulent, et une foreuse prélèvera des carottes jusqu’à 2 mètres de profondeur. Les « récoltes » seront stockées dans le deuxième élément, un petit étage dit de remontée, posé sur l’atterrisseur. Il s’arrachera à la gravité lunaire pour rejoindre le module de service demeuré en orbite.

Cette remontée et ce rendez-vous autour de la Lune constituent les points cruciaux de la mission, deux défis techniques que les Chinois tenteront de relever pour la première fois. Une fois l’arrimage effectué, les échantillons (environ 2 kg) seront transférés dans le troisième élément, la capsule de rentrée dans l’atmosphère terrestre, déjà testée en 2014. Puis il faudra parcourir le chemin du retour. Si tout se passe correctement, dans quelques semaines, la capsule se posera quelque part en Mongolie intérieure.