Russie: l’échec de Luna 25

L’échec de Luna-25, symptôme du déclassement russe dans l’espace (Le Monde)

Extrait

L’agence Roscosmos a annoncé, dimanche 20 août, la perte de sa sonde censée rejoindre le pôle Sud de la Lune dans les prochains jours. Un échec supplémentaire pour l’exploration spatiale russe.

Par Benoît Vitkine(Moscou, correspondant) Publié hier à 09h07, modifié hier à 10h07

Lancé dès 2005, le programme Luna-25 devait marquer le grand retour de la Russie dans la course à la Lune, celle-ci faisant aujourd’hui figure de nouveau terrain de jeu dans le domaine de l’espace. Son échec, entériné dimanche 20 août par un communiqué de l’agence Roscosmos annonçant la perte de cette sonde, sonne finalement comme un désaveu pour l’ensemble du programme spatial de Moscou, après des années de déconvenues et des milliards de roubles engloutis.

L’objectif était ambitieux : lancée dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 août du nouveau cosmodrome de Vostotchny, dans l’Extrême-Orient russe, Luna-25 devait se poser sur le pôle Sud lunaire. Il s’agissait d’une première, les appareils terrestres alunissant habituellement dans la zone équatoriale de la Lune, plus propice à la manœuvre.

L’intérêt d’un tel objectif réside dans le fait que de la glace d’eau a été observée dans les cratères de cette région polaire. La sonde devait, après son alunissage, prélever et analyser des échantillons du sol. Son prédécesseur, Luna-24, lancé en 1976, avait déjà permis aux scientifiques soviétiques d’être les premiers à prouver que le régolithe, la fine couche de poussière produite par l’impact des météorites qui recouvre la surface de la Lune, contenait de l’eau.