Fort heureusement donc aucun blessé dans l’avion d’Alaska Airlines. Pour autant l’incident a eu des répercussions immédiates. Le National Transportation Safety Board et la Federal Aviation Administration sont en charge des investigations et cette dernière a ordonné l’immobilisation au sol des 65 Boeing 737 Max 9 de la compagnie aérienne. Tous doivent être inspectés. Concernant l’avion impliqué hier dans l’incident il était véritablement «tout neuf». Porteur du numéro de série 67501 il était exploité par la compagnie Alaska Airlines depuis novembre 2023. Il avait en fait un mois et demi seulement d’exploitation. Il n’est pas exclu que la procédure d’immobilisation et d’inspection des avions soit élargie à d’autres transporteurs utilisant cette version du 737 Max
Le Monde du 9/01/2024
Nouveau coup dur pour Boeing et son 737 MAX
Une porte d’un appareil d’Alaska Airlines s’est détachée en plein vol, peu après le décollage
Philippe Escande
Boeing n’en a pas terminé avec les ennuis techniques sur ses avions. Les immobilisations pour inspection de ses modèles 737 MAX 9 se sont multipliées ce dimanche 7 janvier dans le monde, entraînant des dizaines d’annulations de vols, après l’arrachage d’une porte sur un appareil de la compagnie américaine Alaska Airlines peu après son décollage de l’aéroport international de Portland (Oregon). Selon la National Transportation Safety Board, l’agence américaine chargée de la sécurité des transports, une porte s’est ouverte et détachée de la carlingue en plein vol. L’appareil, qui transportait 171 passagers et 6 membres d’équipage, était alors à près de 5 000 mètres d’altitude. Il a atterri en urgence et aucune victime n’est à déplorer.
L’Agence fédérale américaine de l’aviation civile (FAA) a ordonné l’inspection de tous les appareils concernés, soit 171 appareils. Il ne s’agit pas de tous les 737 MAX 9, mais de ceux qui ont choisi l’option avec 180 places au lieu de 200 et n’ont donc pas besoin d’une issue de secours supplémentaire. Celle-ci est masquée et transformée en hublot.
Aux Etats-Unis, cela ne concerne que les compagnies United Airlines et Alaska Airlines, et à l’étranger, notamment Turkish Airlines, Aeromexico ou la compagnie panaméenne Copa Airlines. L’Agence européenne de sécurité aérienne a indiqué qu’elle suivrait les recommandations américaines, tout en ajoutant que cela ne devrait pas avoir d’incidence, aucun opérateur en Europe n’utilisant ce modèle avec les options techniques concernées.« Nous soutenons la décision de la FAA de réclamer une inspection immédiate des 737-9 de même configuration que l’appareil incriminé », a réagi Boeing dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse.
Problèmes sur le fuselage
L’incident intervient après une série de problèmes techniques et deux crashs ces dernières années pour le 737 MAX. Les accidents, qui ont fait 346 morts en octobre 2018 et mars 2019, ont entraîné le maintien au sol de tous les appareils durant vingt mois et l’imposition de changements dans le système de contrôle en vol. Une catastrophe économique pour l’avionneur dont le 737, rival de l’Airbus A320, est le best-seller. A la fin décembre, Boeing avait livré au total plus de 1 370 exemplaires du 737 MAX et son carnet de commandes atteignait plus de 4 000 unités.
Récemment, Boeing a dû ralentir ses livraisons à cause de problèmes sur le fuselage, en particulier sur la cloison étanche arrière de l’appareil. Ce problème, comme celui des portes-hublot, trouve sa source chez l’un de ses principaux sous-traitants, Spirit AeroSystems, qui fabrique les fuselages et autres parties des avions Boeing. Un porte-parole de la société a confirmé au New York Times que les portes de l’avion d’Alaska Airlines incriminé avaient été posées dans l’usine Spirit AeroSystems de Wichita (Kansas).