https://www.avianews.ch/post/retrait-des-a-10-de-davis-monthan?
Repenser l’appuis rapproché (CAS)
Si l’A-10 n’est ainsi plus adapté pour l’appuis rapproché dans un conflit moderne d’autres avions le sont également. Et c’est l’ensemble du concept CAS qui doit être repensé à l’avenir. Le terme « Air » est-il toujours tout à fait adéquat dans le nom et la définition du CAS ? (C’est-à-dire que le mot « Air » implique uniquement le soutien fourni par avion ?
Un concept « Air Only » doit-il évoluer vers une vision cross-Service/Domaine ? Par exemple avec des tirs conjoints/tir indirects ?
Les équipements, les actifs, la formation d’aujourd’hui doivent évoluer et se standardiser pour faire face aux changements technologiques et conceptuels du futur. En effet, les ressources sont moins nombreuses et plus chères et leur utilisation doit être optimisée pour un meilleur résultat.
Les composants doivent accepter le fait que l’état d’esprit de l’assistance rapprochée doit changer radicalement d’une intervention uniquement aérienne à un concept interservices/multi-domaines (éventuellement à « tous les domaines ») pour contrer les défis futurs du champ de bataille moderne. L’évolution des menaces ne permettra plus à aux équipages d’opérer en toute liberté comme ils le faisaient auparavant. Parce qu’il sera toujours impératif de fournir un soutien rapproché où et quand il est nécessaire aussi rapidement et aussi précisément que possible, un changement radical de la doctrine et des CAS est nécessaire. Non seulement il faudra enseigner au personnel l’importance de la réflexion commune, mais il faudra également changer institutionnellement la façon dont nous nous formons et opérons ensemble. Il va sans dire qu’un changement aussi radical aura des conséquences historiques et des implications sur l’environnement de commandement.
Quels remplaçants ?
De ce point de vue, il n’y aura pas « un » mais des remplaçants au A-10. De l’artillerie fonctionnant en mode guerre réseau (canons, roquettes guidées), des drones d’attaques lancés depuis le sol et les futures formations de F-35 épaulées par des drones de combat. Dans un premier temps, une partie du rôle des A-10 sera repris par le F-16 qui est capable de frapper les cibles au sol à distance grâce à ses équipements plus sophistiqués que ceux du A-10. Mais le concept d’appuis rapproché tant évoluer encore en direction d’un système fonctionnant en nœud informationnel capable d’identifier en temps réel les cibles à grande distance, afin de les attribuer à différents opérateurs tant au sol que dans les airs. Ce nœud opérationnel sera géré par le F-35 qui pourra détecter, informer et attaquer les cibles avec divers moyens combinés. Terminé le A-10 qui tourne au-dessus des formations blindées adverses à basse altitude et faible vitesse. La concentration de défense sol-air telle qu’opérée dans le conflit en Ukraine rend cette tactique obsolète.
L’appuis feu se fera dorénavant en coordination en réseau en y incluant divers moyens de frappe qui seront répartis selon les besoins immédiats et leur capacité d’action. Le départ du A-10 correspond à un profond changement de stratégie en matière d’appuis.