Radar: brouillage et déception
Source: Le Monde. Extraits
… Le Shahed-136, un drone de 3,5 mètres d’envergure emportant une charge explosive comprise entre 40 et 50 kilos, possède un rayon d’action atteignant 1 000 kilomètres. Le bruit caractéristique de son moteur, qui évoque celui d’une Mobylette, est devenu familier à la population ukrainienne, après deux ans de bombardements. Conçu par l’Iran comme une munition rôdeuse bon marché, il est fabriqué sous licence par la Russie, depuis un an et demi, avec quelques modifications, dans une usine du Tatarstan, sous le nom de « Geran-2 ». Si sa charge explosive était à l’origine destinée à détruire des constructions, il emporte dorénavant également des charges destinées à tuer (bombes à fragmentation ou thermobarique). Un nouveau drone baptisé « Gerber », dérivé du Geran-2, a fait son apparition en novembre, celui-ci est privé de charge explosive et destiné à surcharger le travail de la défense antiaérienne ukrainienne.
Les attaques ont à la fois gagné en nombre et en complexité. Des sources proches de l’armée de l’air ukrainienne publient après chaque attaque des cartes dessinant la trajectoire individuelle des drones, où on les voit effectuer des manœuvres de contournement des systèmes de défense antiaérienne ukrainiens.
De plus en plus alambiquées, ces trajectoires jamais rectilignes aboutissent aussi souvent dans des espaces aériens imprévus. Ainsi, entre le 24 et le 26 novembre, 43 drones de type Shahed auraient franchi la frontière biélorusse, forçant cet allié de Moscou à réagir. Selon la chaîne Telegram indépendante du Belarusian Hajun Project, des avions de combat biélorusses ont décollé à quatre reprises pour faire la chasse aux drones russes visant l’Ukraine.
Certains drones sont également « redirigés » vers le territoire russe. Selon une source proche du renseignement militaire ukrainien interrogée par Le Monde, « il s’agit du résultat de [leur] “spoofing” [usurpation des coordonnées satellites]. Ces drones ne sont pas pris de folie, mais sont intentionnellement renvoyés vers la Russie et la Biélorussie ». Un retour à l’envoyeur que ni les autorités russes, ni les biélorusses n’ont jusqu’à présent souhaité admettre publiquement.
Voir aussi sur les drones russes https://meta-defense.fr/2024/07/15/geran-2-drone-russe-low-cost-cerbair/
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