Attention à la sécurité en ULM

 Extrait d’un message reçu de FFPLUM ce jour

Enthousiasme, frustration et sécurité des vols 

« Ma première erreur était d’avoir oublié que c’est juste pour le plaisir que je vole et que ce n’est pas la peine de m’obstiner à rester en l’air dans des conditions pas du tout agréables quand il n’y a pas d’impératif. » Extrait du Rex n° 5621 du 14/05/2012

Il est encore trop tôt pour essayer de tirer des enseignements précis sur les événements que nous venons de vivre. Il est cependant certain qu’ils ne résultent ni d’une évolution des conditions d’exercice de notre activité qui réduirait soudain nos marges de sécurité, ni d’une épidémie de défaillances techniques hautement contagieuse qu’il faudrait enrayer.

Ni le contexte général du vol en ULM, ni la fiabilité de notre matériel n’ont changé au point de justifier une recrudescence d’accidents. Il n’en reste pas moins qu’il faut que chacun s’attache à faire en sorte que leur nombre autant que leurs dramatiques conséquences n’entrent jamais dans la norme statistique.

Il y a maintenant deux ans, j’étais amené à évoquer la nécessité de ne pas chercher à s’approcher de ses limites. Aujourd’hui, l’actualité nous conduit à nous interroger de nouveau sur les raisons qui nous poussent à transgresser cette règle qui veut qu’en aviation, on ne doive entreprendre que ce que l’on est certain de maîtriser.

Serait-ce un manque de connaissance ? C’est, et cela a toujours été loin d’être certain. Il est en effet à peu près sûr que chaque pilote qui perd le contrôle de sa machine savait parfaitement qu’il faut éviter de s’approcher des conditions de décrochage, qu’il faut se méfier des conditions aérologiques difficiles sans entraînement récent, qu’une attention particulière doit être apportée à la masse et au chargement, qu’il ne faut pas s’entêter à décoller à bord d’une machine dont on sait qu’elle n’est pas bien réglée, que la symétrie du vol est importante, etc. Toutes ces données sont connues. Il suffit pour s’en convaincre, de rappeler combien elles alimentent presque systématiquement les sujets de conversation des passionnés que nous sommes.

Il est donc nécessaire que chaque pilote s’interroge sur les raisons qui pourraient le conduire à utiliser parfois si peu et si mal ces connaissances, à reléguer son simple bon sens aux oubliettes, au point de provoquer des accidents. Au regard des conditions météorologiques difficiles des dernières semaines, la frustration de ne pouvoir voler régulièrement à l’approche des journées les plus longues de l’année sont sans doute un facteur à ne pas négliger pour expliquer qu’il soit possible de laisser de côté l’analyse honnête de sa sécurité pour se précipiter en l’air. Il faut aussi prendre garde à ne pas se laisser entraîner par une soif exagérée d’indépendance qui ferait négliger les avis des instructeurs, des présidents de club ou des vendeurs de matériel, au point de vouloir décoller sans être bien certain que toutes les conditions sont réunies pour le faire en sécurité.

Avant de donner libre cours à son désir légitime de voler, chaque pilote doit savoir réfréner son enthousiasme et vérifier honnêtement que son entraînement, sa santé et l’état de son matériel sont bien au rendez-vous des rayons de soleil.

Pour s’aider dans cette démarche quelque peu introspective mais indispensable, le REX mis à notre disposition sur le site fédéral est un outil qui s’avère très utile. N’hésitez pas à le consulter, on y lit des témoignages précieux et souvent assez complets. Faire l’effort de l’alimenter est non seulement apporter une contribution à l’amélioration de la sécurité, mais c’est aussi un excellent moyen de réfléchir à sa propre attitude face à la sécurité.

« Je suis sous traitement médical depuis environ 3 semaines. L’un des médicaments porte une indication à laquelle je n’avais pas prêté attention : un triangle orange, avec l’inscription niveau 2 et un petit texte à côté pour expliquer qu’il faut éviter de conduire quand on prend ce médicament. Ce coup-ci, heureusement pour moi, ça s’est bien passé !!!!! » (Extrait du REX n° 5649 du 17/06/2012)

Bons vols

Thierry Couderc