La modernisation des quatre Awacs de l’Armée de l’air illustre la manière dont les choses se passent lorsqu’il faut coopérer avec les Américains. C’est instructif pour l’avenir.
En décembre 2009, une Letter of acceptance (LOA) est signée entre nos deux pays afin de moderniser le système de mission des quatre Boeing E-3F, acquis par la France en 1991-92. Ce contrat se déroule dans le cadre des Foreign Military Sales (FMS), c’est-à-dire qu’il est soumis à la législation américaine.
En principe, un tel chantier implique un maitre d’ouvrage et un maitre d’oeuvre : dans ce cas, la Direction générale de l’Armement (DGA) et Air France Industries. Sauf que, FMS oblige, un maitre d’ouvrage délégué, obligatoirement américain, se glisse entre les deux, même si le chantier se déroule en France. En l’occurrence, l’US Air Force.
En mai 2012, l’US Air Force décide de stopper unilatéralement la livraison des kits de modernisation afin de procéder à des vérifications. Il s’agit de s’assurer de la qualité des mesures d' »anti-compromissions ». En clair, d’avoir la garantie que les Français ne pourront pas entrer dans les logiciels du système. « Il y a des boites dans lesquelles on n’entre pas… »constate en effet un aviateur.
Vérifications faites, les Américains sont rassurés et donnent, mi-septembre, leur feu vert pour que les travaux puissent démarrer en 2013, au cours des périodes de maintenance programmées des quatre appareils. Pour la DGA, comme pour l’Armée de l’air, « la modernisation sera conforme à ce qui était prévu ». « Nous aurons l’outil, mais pas la technologie » constate un bon connaisseur de ce dossier.
Source : inconnue mais vraisemblable.
NB : Les britanniques ont dû batailler avec les autorités américaines pour disposer des sources des logiciels du nouveau F-35B qu’ils ont commandé et financé conjointement .
Voir aussi l’article paru sur http://www.defensenews.com/article/20120924/DEFREG01/309240001/Pentagon-Stop-Work-Order-Adds-French-Aircraft-Cost