Compagnies low cost: des conseils pour éviter les surprises

Extrait du journal Le Monde

Les frais cachés des compagnies low cost
Frédérique Lehmann
Si les tarifs affichés sont attractifs, gare aux services facturés, qui font grimper le prix du billet

D’année en année, les compagnies à bas coût (low cost) ne cessent de séduire de nouveaux voyageurs. En 2016, plus de 48 millions de passagers en ont emprunté une, soit 32 % du trafic global français, alors qu’ils n’étaient que 36 millions en 2013 (26 %). L’engouement est encore plus fort pour les vols à destination ou en provenance de l’Europe, avec 50 % de part de marché. Et la tendance n’est pas près de s’inverser.

Après Ryanair, easyJet ou Transavia pour les vols courts et moyen-courriers, de nouvelles compagnies tels French Blue, Norwegian, WOW Air et XL Airways proposent aussi désormais des vols long-courriers (d’une durée de plus de six heures) à des prix défiant toute concurrence. « Une évolution rendue possible par la baisse du prix du carburant, l’arrivée d’avions qui consomment nettement moins et les mentalités qui changent. Les voyageurs ne craignent plus pour leur sécurité sur ce type de vol », explique Morgan Bourven de l’UFC-Que choisir. Ainsi, pour un billet Paris-New York, comptez en moyenne 467 euros sur une compagnie low cost, contre 528 euros sur une compagnie régulière, soit un écart de 13,1 %.

Mais le prix ne fait pas tout. « Avant de se décider, il est indispensable de prendre le temps de comparer les services proposés à bord et leurs tarifs en fonction du confort souhaité », recommande Jonathan Sepulchre, responsable du marché France de Skyscanner, un des leaders mondiaux des comparateurs en ligne de billets d’avion.

Si la compagnie French Blue propose un aller-retour Paris-Saint-Denis au prix moyen de 751,04 euros, il vous faudra ajouter 15 euros pour choisir votre siège, 7 euros pour le Wi-Fi, au minimum 1 euro pour un en-cas et 2,50 euros pour une boisson, ainsi que 10 euros pour un repas. Soit, au total, un billet qui s’élève à 786,54 euros – au final, 20 euros plus cher que chez Air Caraïbes, qui propose un aller-retour à 765,27 euros avec tous les services inclus (à l’exception du Wi-Fi).

Eviter les surcoûts

Autre point à ne pas négliger, les aéroports de départ ou d’arrivée qui, parfois éloignés, peuvent engendrer des frais supplémentaires. Par exemple, si votre vol décolle de l’aéroport de Beauvais, au nord de Paris, il vous faudra débourser 29 euros pour un aller-retour adulte si vous empruntez la navette de l’aéroport. L’enregistrement peut, lui aussi, entraîner un surcoût. Ainsi, la compagnie Ryanair propose de le faire gratuitement en ligne entre trente jours et deux heures avant le vol. Après cette échéance, cela n’est plus possible, et vous devrez acquitter 50 euros au comptoir de l’aéroport, soit peut-être plus que le prix du billet d’avion lui-même pour un simple enregistrement et l’impression de votre carte d’embarquement !

Pour profiter des meilleurs tarifs, mieux vaut donc acheter votre billet dès l’ouverture des réservations, soit en général cinq ou six mois à l’avance. Si le vol n’est pas encore disponible, créez une alerte prix sur le site d’un comparateur de vols et de billets d’avion (Liligo, Opodo, Skyscanner…). Autre astuce, au lieu d’acheter un vol aller-retour sur une même compagnie, il peut être plus intéressant d’acheter deux vols simples de compagnies différentes. « La clé est d’être flexible. Partir et revenir avec une compagnie aérienne différente peut vous faire économiser du temps et de l’argent, tout comme partir ou rentrer depuis un aéroport différent », précise Jonathan Sepulchre.

Avant de valider votre réservation en ligne, assurez-vous que toutes les informations rentrées sont bien exactes. Si, par exemple, easyJet propose de corriger gratuitement les fautes de frappe, un changement complet de nom sera facturé 25 euros par personne si vous l’effectuez en ligne plus de soixante jours avant le départ, et 65 euros si vous y procédez plus tard. Chez Ryanair, il vous en coûtera 110 euros par passager en ligne et 160 euros à l’aéroport. Vérifiez aussi que vous n’avez pas coché l’assurance-voyage proposée par la compagnie. Si vous payez votre billet d’avion avec une carte MasterCard ou Visa, vous bénéficiez de l’assurance-rapatriement incluse et de celle de décès invalidité pour des séjours de moins de quatre-vingt-dix jours.

Indemnisation forfaitaire

Enfin, en cas de refus d’embarquement (surbooking), de retard important ou de vol annulé, conformément à un règlement européen (règlement CE n° 261-2004), les passagers d’un vol low cost, y compris dans le cadre d’un voyage organisé, ont droit à la même indemnisation forfaitaire que sur une compagnie régulière. Soit de 250 à 600 euros, selon la distance parcourue. Et ce quel que soit le prix payé pour le billet. « Il ne faut pas hésiter à l’exiger si la compagnie ne le propose pas spontanément. Nulle preuve de préjudice n’est exigée, il suffit de fournir sa carte d’embarquement ou son billet d’avion. D’où l’importance de conserver tous ses justificatifs de voyage. En cas de litige, les passagers ont cinq ans pour saisir la justice », rappelle Anne-Sophie Trcera, juriste à la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut).

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