JO 2024 : le « grand défi d’hospitalité » des aéroports parisiens
Partenaire officiel des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, Groupe ADP entend donner « la meilleure image possible du pays »
Guy Dutheil. Le Monde
Bonne ou mauvaise, on dit souvent que la première impression est déterminante. Groupe ADP tient donc absolument à faire bonne figure lors des Jeux olympiques de Paris en 2024. Le gestionnaire des aéroports parisiens d’Orly, de Roissy et du Bourget joue gros car il sera la principale porte d’entrée et de sortie des athlètes, de leurs bagages et des milliers d’accompagnateurs des 208 délégations olympiques qualifiées. La pression est d’autant plus forte que l’opérateur aéroportuaire a annoncé, mardi 16 mai, être partenaire officiel des JO. Avec ce partenariat, il souhaite « donner la meilleure image possible du pays », a déclaré son PDG, Augustin de Romanet, au micro de Franceinfo, mardi.
Ainsi, les sportifs et leur entourage auront droit, a prévenu le PDG, a « une multitude d’attentions particulières ». Il faut dire que pour ADP, les jours qui précéderont le 16 juillet 2024, date de la cérémonie d’ouverture des Jeux, et ceux qui suivront le 11 août, après la clôture de la compétition, constitueront « un enjeu considérable » : « Nous allons avoir en quelques jours 15 000 athlètes avec des bagages très inhabituels », a signalé M. de Romanet. En temps normal, le groupe gère quotidiennement une dizaine de bagages hors format, il en attend près de 17 000 pendant les jeux. Roissy et Orly devront, par exemple, réceptionner leurs lots de javelots, de kayaks, de perches mais aussi des chevaux ou encore les fauteuils des athlètes des Jeux paralympiques.
Former aux « postures d’accueil »
Les JO sont « un grand défi d’hospitalité. On ne peut pas se rater ! », prévient Edward Arkwright, directeur général exécutif de Groupe ADP. Au total, ce sont 60 000 accrédités, athlètes et délégués, auxquels s’ajoutent 28 000 journalistes qui sont attendus pour les deux compétitions. Il est donc prévu des « aménagements temporaires » comme des « comptoirs d’enregistrement dédiés ». Le personnel a été renforcé. Depuis janvier, « 1 400 volontaires ont été prérecrutés », précise M. Arkwright. Des bénévoles qui vont recevoir une formation « au sauvetage, à l’accueil des handicapés, aux langues étrangères et aux postures d’accueil », ajoute-t-il. Ces recrues pourront aussi constituer un vivier dans lequel le groupe compte bien puiser, à l’avenir, pour accroître ses effectifs.
L’opérateur aéroportuaire entend tester cet été tous les dispositifs et les personnels qui seront à l’œuvre lors de l’événement. Fin juin, à l’occasion des grands départs en vacances, Roissy et Orly comptent sur 255 des 865 gardes-frontières promis par le ministère de l’intérieur pour venir épauler les agents de la police des frontières dans les aéroports. Des renforts pour éviter que ne se reproduise le chaos de l’été 2022, avec ses interminables files d’attente de passagers excédés.
Il y a près d’un an, ADP, comme ses homologues en Europe, à Amsterdam-Schiphol ou à Londres-Heathrow, avait été surpris par la vigueur de la reprise du trafic aérien. Pourtant, les aéroports n’avaient alors retrouvé que leur niveau de fréquentation de… 2013. A l’été 2024, ADP prévoit déjà « deux jours de pic, le 26 juillet et le 12 août », au début et à la fin de la compétition. Pourtant, à ces dates, la fréquentation de l’aéroport, calée autour de 200 000 passagers par jour l’été, ne devrait pas augmenter sensiblement. « Les Jeux ne provoquent pas un surcroît de trafic, mais un trafic différent », explique le directeur général.
Il n’est pas certain que les effectifs soient en nombre suffisant. Selon l’Association du transport aérien international, c’est justement en 2024 que le transport aérien devrait dépasser ses niveaux de 2019, la dernière année avant la pandémie de Covid-19.