https://fr.wikipedia.org/wiki/Baykar_Bayraktar_Ak%C4%B1nc%C4%B1
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Extrait du journal Le Monde
Zone frontalière sous tension
Depuis que la junte du général Goïta a enterré, en janvier 2024, l’accord de paix d’Alger, qui avait été signé, en 2015, par Bamako et les groupes rebelles à dominante touareg sous l’égide de l’Algérie, l’animosité est grandissante entre les deux voisins. Les autorités maliennes accusent leurs homologues algériens de soutenir en coulisses les groupes djihadistes et indépendantistes qui écument le nord de leur pays. De leur côté, les dirigeants algériens s’agacent de voir l’armée malienne et ses supplétifs paramilitaires russes manœuvrer toujours plus près de leur frontière.
En septembre 2024, à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, à New York, le général Abdoulaye Maïga, le premier ministre malien, avait suscité un tollé diplomatique en accusant l’Algérie d’« offrir le gîte et le couvert aux terroristes ». Dans son dernier communiqué, le gouvernement malien réitère ses imputations, accusant une nouvelle fois son voisin de leur servir de « base arrière ». Pour les autorités algériennes, ces propos manquent « tellement de sérieux qu’il serait superflu de [leur] prêter attention ».
Ces derniers mois, la zone frontalière de Tin Zaouatine, localité à cheval sur les deux pays, cristallise particulièrement les tensions. Fin juillet 2024, des combattants indépendantistes et des djihadistes affiliés à Al-Qaida y ont infligé une défaite meurtrière à l’armée malienne et aux mercenaires du Groupe Wagner. Depuis cet affront, l’armée malienne considère cette région désertique comme un sanctuaire de ses ennemis « terroristes » et y mène régulièrement des frappes de drones. Le 1er décembre, elle y a tué sept cadres du Front populaire de libération de l’Azawad, une coalition de groupes rebelles du nord du Mali tout juste créée.