Gérer la vitesse en finale

Question d’un abonné :

 « Comment gérez-vous la vitesse en finale, avec la manette des gaz ou le manche ? Utilisez-vous toujours l’autre pour contrôler le taux de descente ? » — Dino L.

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Wally :

« Cela semble être une question assez simple, après tout, nous faisons cela tous les jours. »

Apparemment, la FAA ne partage pas cet avis. Le manuel de pilotage d’avion consacre désormais un chapitre entier à la « Gestion de l’énergie : maîtriser l’altitude et la vitesse ». Il s’agit d’une description technique détaillée de 15 pages qui explique ce que la plupart des pilotes savent déjà : c’est la combinaison du tangage et de la puissance qui nous permet d’atteindre le bout de la piste à la vitesse et à l’altitude appropriées.

Je pense que ce débat n’est pas différent de celui-ci : « Qui de la poule ou de l’œuf est apparu en premier ? »

J’enseigne les deux méthodes. Avec les pilotes débutants, j’insiste sur l’ajustement de l’assiette en fonction de la vitesse en finale et sur la gestion de la puissance pour contrôler la descente vers la cible. Un nouveau pilote a besoin d’une vitesse adéquate pour anticiper avec précision son point d’atterrissage. Autre avantage : cette approche fonctionne aussi bien avec les moteurs allumés que coupés. En mode coupé, il suffit d’ajuster le circuit de vol au lieu de la puissance. C’est d’ailleurs ainsi que l’on procède en planeur.

Je connais des instructeurs qui enseignent la hauteur et la puissance de manière inverse, avec d’excellents résultats. Peut-être en entendrons-nous parler dans les commentaires.

Lorsqu’ils sont initiés aux approches aux instruments couplées avec pilote automatique, les pilotes apprennent que ce dernier maintient le plan de descente grâce à l’assiette, tandis que le pilote contrôle la vitesse grâce à la puissance. Dans ce cas précis, la manette des gaz contrôle la vitesse. Quant à la profondeur, elle contrôle l’altitude… en quelque sorte. Plus précisément, le pilote automatique contrôle le taux de descente pour maintenir le plan de descente. Lorsque je vole ou que j’enseigne les approches aux instruments de précision, j’utilise la profondeur pour obtenir le taux de descente souhaité et j’ajuste la manette des gaz au besoin pour maintenir la vitesse.

Avant que les partisans du pilotage automatique ne me tombent dessus, je tiens à préciser que les systèmes de pilotage automatique les plus sophistiqués intègrent des manettes des gaz automatiques. Ils sont plus performants que de nombreux pilotes utilisant une combinaison de tangage et de puissance. Peut-être qu’un jour, les futurs pilotes automatiques IA découvriront ce chapitre du manuel de pilotage.

Avec l’expérience, nous apprenons à ajuster en douceur l’assiette, la puissance et le trim, selon les besoins. Dans certaines situations, une approche est plus judicieuse que dans d’autres. L’important, c’est que la mission soit menée à bien en toute sécurité.